25/05/2025
Il suffit d’un scroll sur TikTok ou Instagram pour tomber sur eux. Ces créateurs de contenu, souvent jeunes, détendus, un peu provocateurs, qui partagent leurs “pronos sûrs à 95 %” et affichent fièrement des tickets gagnants à trois chiffres. Ils ont la bonne tête du copain de fac qui “s’y connaît en foot” et qui fait fructifier sa passion pour le sport. Sauf qu’ils ne parient pas juste pour eux. Ils vous parlent à vous, à nous. Et ça marche. Bienvenue dans le monde des micro-influenceurs du pari sportif. Un monde de likes, de gains, de pertes, et de beaucoup, beaucoup de storytelling.
Aujourd’hui, parier ne passe plus par les pubs classiques. Ce sont des visages familiers qui occupent le terrain : des jeunes, casquette vissée sur la tête, qui commentent l’actu foot et vous glissent entre deux blagues leurs pronostics pour le match du soir. Leur secret ? Ils ne se présentent pas comme des experts, mais comme des passionnés. Et ça change tout. Ils se montrent en train de vibrer devant un but, partagent leurs paris comme on partage une pizza entre amis. On se laisse facilement embarquer, surtout quand les vidéos sont rythmées, authentiques… et promettent des résultats.
Certains bossent en partenariat avec des sites comme Bwin sport ou Golden Palace sport. D’autres jouent solo, mais tous ont compris une chose : aujourd’hui, la confiance se gagne sur les réseaux, pas dans les bannières publicitaires.
Pourquoi ces influenceurs attirent autant ? Parce qu’ils parlent notre langue. Pas celle des analystes froids ou des stats de bookmakers. Non, la vraie. Celle du supporter qui connaît son équipe par cœur, qui tente un combiné “juste pour voir”, et qui s’enflamme quand ça passe.Ce ne sont pas des vendeurs de rêve à la sauce millionnaire en Lamborghini. Ils montrent aussi leurs ratés. Leurs paris “qui manquent à cause d’un but à la 92e”. Leurs coups de gueule contre une VAR mal digérée. Et c’est ce qui les rend crédibles.
Mais attention : cette proximité est souvent calculée. Plus ils vous ressemblent, plus vous avez envie de faire comme eux. Et quand ils glissent un lien vers Golden Palace sport ou une promo exclusive de Bwin sport, vous êtes à un clic de tenter votre chance. Sans même toujours vous en rendre compte.
Ce qui est rarement dit dans leurs vidéos, c’est ce qu’ils gagnent vraiment. Pas en pariant, non. En vous attirant. Derrière chaque lien sponsorisé, chaque inscription via leur code, il y a une commission. Selon les plateformes, cela peut représenter plusieurs dizaines d’euros par parieur inscrit. Alors oui, ils ont intérêt à vous motiver à cliquer. Certains proposent même des groupes VIP payants, des abonnements à leurs pronostics “premium”, ou des pronos en direct sur Telegram. Le marketing est bien rodé. Et les parieurs deviennent vite une communauté engagée… et rentable.
Le vrai danger, il est là : dans l’enthousiasme qu’ils génèrent. Parce qu’on finit par parier plus souvent. On se dit qu’on va essayer “juste une fois”, puis deux, puis cinq. On suit le prono du jour, même quand on n’a rien prévu. Et on mise un peu plus que prévu. Parce que l’influenceur “a rarement tort”. Mais on ne voit pas leurs pertes. Les vidéos où ils perdent 40 € ? Elles sont coupées au montage. C’est toujours le ticket à 8 cotes qui passe qu’on met en avant. Et le cerveau, lui, ne retient que les succès.
D’après certaines études belges, une part importante des jeunes joueurs disent avoir commencé à parier après avoir vu du contenu sur TikTok. C’est révélateur.
Face à cette vague, les grands noms des paris sportifs s’adaptent. On voit apparaître des interfaces plus intuitives, des outils pour partager son pari sur les réseaux, et des bonus qui collent aux tendances virales. Bwin sport a bien compris le potentiel des influenceurs : partenariats, opérations spéciales, et mise en avant de parieurs “stars”. Idem pour Golden Palace sport, qui se fait discret mais multiplie les collaborations indirectes. Le tout, bien sûr, sans passer par une publicité classique. Le but ? Créer du contenu “organique” qui ne ressemble pas à une pub, mais à une recommandation entre potes. C’est plus efficace. Et ça coûte parfois moins cher.
Le souci, c’est que ce phénomène évolue beaucoup plus vite que la législation. Les autorités de régulation, en France comme en Belgique, commencent à s’y intéresser, mais peinent à encadrer ces pratiques. Les micro-influenceurs ne sont pas toujours identifiés comme des professionnels. Ils échappent souvent aux règles imposées aux opérateurs. Résultat : des mineurs peuvent tomber sur leurs vidéos, des promesses irréalistes circulent librement, et personne ne vérifie vraiment si les partenariats sont signalés comme il faut. Et pendant ce temps, les paris s’invitent dans les habitudes quotidiennes, un peu comme une nouvelle forme de divertissement social.
Heureusement, tout n’est pas noir. Certains influenceurs, plus responsables, prennent le temps d’éduquer leur audience. Ils rappellent les risques, parlent de gestion de mise, expliquent que “parier, ce n’est pas gagner à tous les coups”. Et ils le font sans ton moralisateur, juste avec honnêteté. C’est peut-être là que se trouve l’équilibre. Parce que les réseaux ne vont pas disparaître, ni les paris. Mais on peut espérer que la manière d’en parler évolue. Plus humaine, plus transparente, plus lucide.